Joseph BRONSTEIN
janvier 2, 2019
Marc CHAGALL
janvier 2, 2019

Esther CARP

SKIERNIEWICE (POLAND) 1910 – PARIS 1970

Esther Carp est née aux environs de Varsovie dans une famille de musiciens. Son père était à la fois violoniste, peintre et photographe. Esther se distingue de ses six soeurs en manifestant très jeune son intérêt pour la peinture, elle avoue être une exception dans cette famille de musiciens. Esther Carp étudie à Vienne dans une école d’art avant de rejoindre Paris en 1925. Elle y découvre les oeuvres de la collection Nissim de Camondo et s’enthousiasme devant les tableaux d’Alfred Sisley et de Paul Cézanne. En 1931, le marchand Léopold Zborowski lui organise une exposition. Agencé comme une mosaïque, son travail rappelle alors la structure cubiste. En 1931, elle quitte la France pour rejoindre la Pologne.

En 1941, à la suite d’une première crise de paranoïa, Esther Carp est hospi - talisée. Par temps de guerre, cet incident lui permet d’avoir la vie sauve, cachée dans les hôpitaux. Alors qu’Esther Carp retrouve ses habitudes parisiennes, elle est frappée d’une nouvelle crise de paranoïa en 1954 et accuse le directeur de son hôtel de persécution et d’antisémitisme. Elle est à nouveau hospitalisée. De retour à Paris, elle trouve un petit atelier boulevard Saint-Germain mais ne tarde pas à s’en faire expulser. À cette époque, elle exécute des dessins au stylo à bille. Le 23 novembre 1963, Esther Carp est internée à l’hôpital Sainte-Anne, puis dans le Vaucluse, toujours en proie au délire de persécution.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.