Ossip LUBITCH
janvier 3, 2019
Ephraim MANDELBAUM
janvier 3, 2019

Jacob MACZNIK

LODZ (POLAND) 1905 – LODZ (POLOGNE) 1905 – DÉPORTÉ À MAUTHAUSEN 1945

Jacob Macznik grandit dans une famille d’un milieu modeste et orthodoxe. Enfant, il suit les cours du heder. Pendant la Première Guerre mondiale, la famille s’installe à Keltz, dans la campagne polonaise. En 1922, Jacob part pour Varsovie étudier aux Beaux-Arts. Pour gagner sa vie, il illustre divers albums.

En 1928, il se marie et vient à Paris avec sa femme, Stella. Le couple demeure à l’hôtel, puis emménage dans une chambre au deuxième étage d’un petit immeuble situé au 2 bis rue Perrel, dans le XIVe, qui abritait au rez-de-chaussée l’ancien atelier du douanier Rousseau qu’occupait alors Menkès. Celui-ci, à son départ pour l’Amérique en 1935, le cède à Weissberg.

À la Libération, le peintre surréaliste Victor Brauner s’installera dans les lieux désertés. Macznik prend part à la vie parisienne et entre en contact avec Hersch Fenster. Jacob Macznik lui propose de faire un voyage en Pologne en vue de publier un livre sur les synagogues. Fenster écrirait les textes et Macznik peindrait les synagogues. Macznik commence un inventaire des plus vieilles synagogues de Pologne (détruites pendant la guerre). Les deux hommes s’engagent sur les routes, passent par Tarnow, Kourov, Barnev, et organisent des conférences dans les villes qu’ils traversent. Ils se séparent à Lodz.

Macznik n’a plus d’argent et rentre à Paris avec une dizaine de toiles, alors qu’il voulait en réa-liser plus de quarante. L’album qu’il rapporte sera préfacé par le ministre de l’Instruction publique, M. de Monzie. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il se trouve dans un petit village d’Auvergne. Il part pour Toulouse, s’engage dans la Résistance et espère gagner Londres par l’Espagne.

Le 1er octobre 1943, Jacob Macznik est interné à Drancy avec sa femme. Le 28 octobre 1943, ils sont déportés. Convoi n° 61. Assassinés le 18 janvier 1945 au camp de Mauthausen. La plupart de ses toiles ont été détruites par les nazis.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.