Maurice MENDJIZKY
janvier 3, 2019
Georges MERKEL
janvier 3, 2019

Sigmund MENKÈS

LWOW/LEMBERG (GALICIA) 1896 – NEW YORK 1986

Après une enfance passée, selon son expression, dans un « milieu triste », Sigmund Menkès, l’aîné de six enfants, s’inscrit à l’âge de seize ans à l’Institut des Arts décoratifs de Lwow, où il rencontre Alfred Aberdam. Pour gagner sa vie, il est peintre en bâtiment. Il étudie parallèlement la technique de la fresque et travaille à la restauration d’églises orthodoxes. « J’avais tout un plafond pour moi et je pouvais peindre ce que je voulais. » En 1919, Menkès con - sacre plus de temps à sa peinture et entre à l’Académie des beaux-arts de Cracovie.

En 1922, il est à Berlin dans l’atelier d’Alexander Archipenko. Il y rencontre Weingart et passe l’année avec lui. Il arrive à Paris en 1923, s’installe à Montparnasse, où il loue une chambre dans un bâtiment partiellement transformé en hôtel pour les artistes, l’Hôtel Médical. Ils ont été nombreux à y habiter : Ephraïm Mandelbaum, Eugène Zak, Marc Chagall entre autres. Il fréquente le café La Rotonde et plus tard Le Dôme. C’est à La Rotonde qu’il rencontre, cette même année 1923, Léon Weissberg. Menkès l’emmène passer sa première nuit à Paris dans sa propre chambre d’hôtel. Menkès s’installe, après Marcel Slodki, dans l’ancien atelier du douanier Rousseau au 2 bis de la rue Perrel, atelier qu’il cédera à Weissberg quand il quittera Paris en 1935. À Montparnasse son humour le rend populaire.

Dès 1924, après un aller et retour à Lwow pour y chercher une aide financière, il fait la connaissance d’un collectionneur qui le soutient et achète régulièrement sa peinture. Sigmund Menkès forme, avec Alfred Aberdam, Joachim Weingart et Léon Weissberg, le Groupe des Quatre. À la fin de l’année 1925, l’exposition « Le Groupe des Quatre» est organisée par Jan Sliwinski à la galerie Au Sacre du Printemps. À la même époque, Menkès réalise un portrait de son ami Léon Weissberg. Il épouse Stanislawa Théodora Weiss, dite Stasia. D’une grande beauté, Stasia pose pour son mari mais également pour Léopold Gottlieb et Raymond Kanelba. Menkès voyage dans le Sud de la France et s’enthousiasme pour la région de Toulon. Pourtant, la vie difficile des premiers temps le décide à rentrer en Pologne. Il regagne Paris la même année, mais cette fois « pour y rester à tout prix ».

À partir de 1930, il expose en alternance à Paris, Lwow, Toronto et New York. En 1934, le collectionneur Paul Guillaume, au jury de l’exposition à la galerie Bernheim, attribue un prix à l’oeuvre de Menkès. Il ne le recevra pas à cause de son origine et de sa non-naturalisation. En 1935, il part à regret pour New York, revient à Paris à trois reprises avant 1939, année de son installation définitive aux États-Unis. Il ne s’en éloignera plus que pour quelques séjours en Israël et en Pologne en 1950. Sigmund Menkès meurt dans sa maison à Riverdale, État de New York, en août 1986. Son dernier désir fut que l’on disperse ses cendres sur la terre d’Israël.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.