Ismak KOGAN
janvier 2, 2019
Sigismond KOLOS-VARY
janvier 2, 2019

Arthur KOLNIK

STANISLAVOV (POLAND) 1890 – PARIS 1971

Arthur Kolnik est né à Stanislavov, petite ville de Galicie, alors province de l’Empire austro-hongrois. Son père, lituanien, est comptable et sa mère, d’origine viennoise, tient un magasin. En 1905, il découvre la littérature yiddish à Czernowitz, lors de la première conférence sur la langue yiddish, animée par plusieurs écrivains dont I. L. Peretz, Cholem Aleichem, Shalom Asch et Nomberg. En 1909, Kolnik entre aux Beaux-Arts de Cracovie et suit l’enseignement de Jacek Malezcewski et Joseph Mehoffer, portraitiste et auteur de vitraux à Fribourg (Suisse). Mobilisé dans l’armée autrichienne en 1914, il est blessé en 1916 et rapatrié à Vienne où il fait la connaissance du peintre Isidor Kaufmann. Kolnik s’installe en 1919 à Czernowitz, alors annexé par la Roumanie, et rencontre l’écrivain et poète Itzik Manguer et le conteur Eliezer Steinberg pour qui il réalise plusieurs illustrations.

En 1920, à la suite d’une annonce dans un journal yiddish de l’exposition new-yorkaise sur les peintres juifs polonais, Kolnik s’embarque avec une cinquantaine de toiles pour les états-Unis. Il apprend qu’il est trop tard pour que ses toiles figurent à l’exposition, mais par chance il rencontre le photographe Alfred Stieglitz, qui lui trouve une galerie et y organise une exposition.

En 1931, Kolnik arrive à Paris avec sa famille. Durant plusieurs années, il doit renoncer à peindre. Sa femme donne des leçons de piano et il dessine pour des journaux de mode. Il réalise un album de 24 gravures, Sous le chapeau haut de forme, préfacé par Henri Barbusse, en 1934, puis 12 planches pour Les Personnages de Grosbart. Il illustrera enfin Métamorphoses d’une mélodie, de I.L. Peretz en 1948.

En 1940, il est interné avec sa femme et sa fille au camp de Récébédou, en Haute-Garonne. Après la guerre, Arthur Kolnik effectue plusieurs séjours à Londres, New York, Cracovie, Vienne, Riga et Buenos Aires où il expose. Il collabore à la revue Nos artistes. En 1955, il reçoit le prix Chaban, à New York, pour l’ensemble de son oeuvre graphique. En 1962 a lieu sa première exposition particulière à Paris, à la galerie Creuze. 1962 est aussi l’année de son premier voyage en Israël.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.